Préférant être remarquée plutôt que faire du porte à porte comme un commercial,  je préfèrerais me faire connaître à travers un support informatique, comme mon blog par exemple.

J’envisage de travailler le blogging afin de créer une interactivité entre un public d’amateurs et mes textes. Tout comme, au début de mon activité de plasticienne, j’ai participé à de nombreuses expositions collectives, jusqu’à ce que l’originalité de mes travaux soit remarquée et que mes ventes allèchent des galeries.

J’envisage de participer à des « Appels à textes », qui correspondent davantage à mon tempérament que l’auto-édition.

Cependant j’ai une autre idée, pour faire paraître mes nouvelle, car forte d’une expérience vécue et que je vais vous raconter, il me semble que cette façon de faire n’est pas inintéressante.

Mon fils, scientifique de haut niveau et en charge du département Covid à l’ EMA ( Agence européenne du médicament ), a toujours dessiné. Et j’ai conservé ses dessins d’enfant et ses petites BD d’adolescent. 

Il y a quatre ans, il m’a fait la surprise de me montrer une bande dessinée conséquente, qu’il avait réalisée sans jamais piper mot. 

Dix ans auparavant, il m’avait demandé de lui prêter l’Etre et le néant de Jean-Paul Sartre, cet énorme essai philosophique que j’avais essayé de lire lorsque j’avais repris des études de philosophie et d’histoire de l’art à l’université de Nancy ; essai dont j’avais abandonné la lecture, le trouvant indigeste et dont les propos de Sartre étaient d’approche très complexe.

Intriguée par la demande de mon fils, je lui avais un peu parlé de l’ouvrage sans pour autant le décourager, et lui avais offert un petit opus assez accessible du même auteur : L’existentialisme est un humanisme, thème d’une conférence que Sartre avait faite en 1945, relatant les fondamentaux de sa philosophie, l’existentialisme. 

Il y a environ quatre ans donc, mon fils m’apporte une BD assez consistante, de sa fabrication, et me demande de corriger le contenu des bulles. Hormis l’étonnement concernant sa BD déjà toute ficelée, je ne m’étonne pas de sa demande car parlant, vivant et travaillant à Londres depuis quinze années, il avait quelques doutes quant à la fluidité de certaines reparties et de quelques tournures en français écrit.

Sa bande dessinée intitulée « Le labyrinthe, une odyssée d’après Jean-Sartre » était alors quasiment prête à être envoyée à un éditeur. Je lui proposai quelques changements discrets de tournures de phrases et changeai quelques anglicismes en bon français, tout cela en concertations régulières avec lui, afin de ne trahir ni sa pensée ni ses intentions.  

Quelques mois plus tard, mon fils envoyait ses tapuscrits à de nombreux éditeurs français spécialisés dans l’édition de bandes dessinées traitant des auteurs français connus et reconnus, tels Pascal, Platon, Proust, Saint-Exupéry, les philosophes grecs, etc. 

Il ne reçut que des réponses négatives. 

Fort heureusement et en parallèle, il avait travaillé sa BD en anglais. En désespoir de cause, il envoya son « Labyrinth » à deux éditeurs new-yorkais.  

Il reçut par retour du courrier une proposition d’un éditeur de « Beaux livres » new-yorkais, assorti d’un contrat. Sa BD sortit en mars 2020 sous le pseudonyme de Ben Argon* et a immédiatement été mis en vente, puis en ligne sur Amazon. 

Cette aventure m’a servi de leçon. S’il me venait l’envie de faire éditer un recueil de mes nouvelles, je les traduirais d’abord en allemand, langue que je maitrise étant bilingue et bi-nationale, et je proposerais mes nouvelles à des éditeurs allemands friands d’histoires autobiographiques. Tout comme l’avait fait Peggy Guggenheim, mécène et collectionneuse, avec son autobiographie « Ich habe alles gelebt…* » au sortir de la guerre en 1945.

Il y a fort à parier qu’un jour, quelque éditeur français, demande à ce que « Le Labyrinthe, une odyssée inspirée de Jean-Paul Sartre » soit traduit en français…

Et pour ma part, sans chapelle aucune, j’ai toujours eu une meilleure audience avec mes travaux artistiques à l’étranger ( Allemagne, Angleterre, Belgique, Autriche, Italie, etc. ) qu’en France.

  • Ben Argon : Alexis Nolte, mon fils à été obligé de prendre un pseudo en raison de sa fonction au sein de l’Union européenne.
  • «  Ich habe alles gelebt… » : traduction : J’ai tout vécu…
  • Plus tard, le livre autobiographique de Peggy Guggenheim a été  édité en France sous le titre «  Ma vie et mes folies ».